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http://saclongchamp9.webs.com/|http://saclongchamp12.webs.com/Rachid Djaïdani,sac longchamp, d’où viens-tu?

De très loin. Mon père voulait que je devienne électricien, ma mère, boucher, et l’Education nationale a fait de moi un maçon. J’aimais bien construire des murs, du concret, travailler avec mes mains,J créer un truc qui reste,longchamp pas cher. Ensuite,longchamp pas cher, après les parpaings, j’ai pris des parpaings sur les rings de boxe. Avec la boxe, j’ai appris à regarder et à me regarder. On a grandi à onze enfants, et avec mes parents ça faisait treize, dans un F4. Une de mes sœurs m’a dit, les coups que papa t’as mis, si tu montes sur un ring, tu seras champion du monde,longchamp pas cher! Je dois beaucoup à la boxe: ne rien lâcher, être dans le regard,gianmarco lorenzi boots, travailler. J’ai été champion de Paris, mais j’étais payé 500 F le combat,sac longchamp pas cher.

La Haine de Mathieu Kassovitz s’est tourné près de chez moi, à Chanteloup-les-Vignes. J’y étais stagiaire régie. Un cadeau du destin qui m’a permis de faire connaissance avec le monde du cinéma. Aujourd’hui, ça me plait d’être un témoin vivant de ce tournage. J’ai aussi connu Jean-François Richet et Patrick Dell au moment de État des lieux. C’est moi qui les ai conseillés pour une séquence de boxe. A un moment, Richet et Kassovitz se chambraient, il y avait rivalité autour des films sur la banlieue,sac longchamp 8490, Richet considérait Kassovitz comme un bourge. Puis plus tard, ça s’est tassé, Richet a fait des films avec Vinz Cassel (Mesrine).

De connaître le milieu du cinéàen faire partie, il y a un pas, non?

J’ai décroché plein de petits rôles en pipotant mon CV, dans des films, téléfilms, séries. Nous, les gars des quartiers, on a tous joué dans Navarro à un moment. Mais un jour, à la mosquée, les darons ont dit à mon père fils vend de la drogue Mon père me dit pas honte,gianmarco lorenzi, tu salis notre nom etc. Je lui dis c’est du cinéma! Mais pour eux, pas de différence, tout ce qu’on voyait à la télé était Là, j’ai réfléchi à l’image que l’on renvoie, j’ai fait gaffe à ne plus accepter n’importe quel rôle de rebeu dealer ou de caillera. Et dans la série Police district, j’ai joué un keuf aux côtés d’Olivier Marchal, ex-vrai keuf! Pas évident pour moi. Mais j’ai appris à connaître Marchal et j’ai un grand respect pour lui. C’est un vrai mec, qui vient aussi de la rue.

Loin de l’univers banlieue/keufs, tu as aussi travaillé avec Peter Brook, ce qui est plus inattendu…

Un jour, il m’avait repéré et m’a proposé de rejoindre sa troupe. Je ne connaissais rien au théâtre, ça ne me faisait pas envie. Je croise Cassel, on parle de ça, il me dit Peter Brook, c’est mon rêve! Au début, je ne prenais pas ça très au sérieux, les répètes me faisait plutôt marrer. Puis quand arrive la première d’un spectacle devant 1000 personnes, et que tu te rends compte que Brook est le Mourinho du théâtre, que tu as manqué d’humilité, que tu es un vrai baltringue parce que le théâtre est un outil est un art, alors tu t’y mets sérieusement. Et au bout de six ou sept années,gianmarco lorenzi chaussure, j’ai vraiment appris le métier d’acteur,sac a main longchamp pas cher. Peter Brook, c’est mon Cus d’Amato,lunette oakley pas cher, mon Angelo Dundee, il est comme un grand entraîneur de boxe. Il y a de vrais rapports entre la boxe et le théâtre. La boxe, t’as la garde haute, un protège-dents et faut les envoyer. Le théâtre, frère, c’est le contraire: garde basse,lunette oakley, pas de protège-dents, et faut les ramasser. Le théâtre, ça triche pas, ça m’a rendu plus bonhomme que la boxe. Peter Brook m’a dit un prince Il m’a dévissé le corps comme s’il était un mécanicien travaillant sur une machine. faut dévisser là (il montre les épaules), parce que la société t’as fait croire que t’étais rien. Il faut dévisser là (il montre le plexus) parce que ta culture, ta religion, t’ont fait croire qu’il fallait faire comme ça. Il faut dévisser là (il montre le ventre) parce que tu t’empêches de rire. Etc. Et à la fin, il me dit souris, tu vois que tu es un prince parcours est incroyablement dense et divers. Tu as aussi écrit des livres?

Moi, boxeur poids-plume, j’ai un jour atterri chez les plumes. J’ai écrit Boumkoeur, éditions du Seuil. A l’époque,gianmarco lorenzi pas cher 6419, 94, on se rend compte que beaucoup de gens pompent l’énergie de la banlieue mais ne rendent rien aux quartiers. Ce manque de générosité ne vient pas que des bourges de l’extérieur qui viennent faire des films chez nous mais aussi des rappeurs, sportifs, acteurs qui en sont sortis mais ne rendent rien. Frère, t’as grandi dans un quartier,ray ban lunette, t’es devenu millionnaire, super, mais réinjecte un petit peu,sac longchamp! Pendant deux ans, j’ai écrit chez moi, c’était supertendu. Mon père m’a mis des droites parce que j’étais en marge de l’Education nationale. Écrire, c’est pas un métier dans une famille de prolétaires. J’ai eu une vie, frère, t’as mal à la tête. Boumkoeur a été un best-seller qui m’a permis d’acheter la maison de mes parents. Je suis fier d’avoir mis mes parents à l’abri. Et maintenant, mon père est fier de moi. Il m’a aidé à me construire, malgré et grâce aux coups et engueulades.

Les médias ont doutéque j’étais l’auteur du livre. Alors j’ai écrit un deuxième roman en mettant une caméra qui a tout filmé. Ça a donné un docu,sac longchamp, Sur ma ligne, qui a été montré à Cannes à l’Acid, qu’on peut voir sur le net.

Ça a mis une claque à tout le monde, surtout à ceux qui ne me croyaient pas capable d’écrire. Ce second roman, Mon nerf, n’a pas marché, parce que ce n’était pas une histoire de téci, ce n’était pas ce qu’on attendait de moi. On m’a accusé de faire un roman bobo. Quand les gens ont vu le docu, ça a quand même relancé le bouquin. Ensuite, j’ai écrit Viscéral, dans de toutes autres conditions,gianmarco lorenzi cuissardes. J’habitais chez moi, à Paris, j’étais amoureux d’une femme sublime, Sabrina, avec qui je suis toujours, je commençais à faire Rengaine. Un roman écrit comme un film, dans l’action. Un boxeur de quartier qui va découvrir Paris, l’amour, la littérature as aussi fait de la télé?

J’ai toujours adoré faire le show, quand on m’a proposé ça, on s’est dit ok, on va faire Rachid au Texas, puis Rachid en Russie… Au Texas, c’était pendant les élections Bush-Obama. On est partis en mobylette à la rencontre des habitants de façon barrée. On a vu les milices qui protègent la frontière avec le Mexique. La Russie,sac longchamp pas cher, c’était plus tendu. Les Texans aiment le show, mais les Russes c’était chaud, ils n’ont pas le même humour, surtout avec mon teint un peu ouzbèke.

J’ai aussi fait une websérie qui est sur le site d’Arte: Une heure avant la datte. J’y demande à mes potes pourquoi ils font le ramadan. Ça a bien marché. Et j’ai fait un docu qui s’appelle La Ligne brune, sur la grossesse de ma femme, sur ce que signifie être français, sur ce que c’est de devenir mère et père. Il a tourné dans les festivals, mais je l’ai fait en autoproduction,gianmarco lorenzi pas cher, comme tout ce que j’ai fait,sac longchamp pas cher.

En ciné,lunette ray ban pas cher, tu te considères comme 100% autodidacte ou tu as quelques influences?

Quand je vois le travail d’un Jonas Mekas, je m’identifie à lui. Peut-être que dans vingt ans,sacs longchamp 2013, on dira connais ce mec qu’est mort comme un charclo, Rachid Djaidani, t’as vu son travail?! C’est ce que j’aimerais créer, un truc qui cartonne pas forcément mais qui reste, comme Mekas.

J’ai tourné les premiers plans en 2003. Le film s’est fait sur cette durée, entre les tournées Peter Brook et les autres projets. J’ai 400 heures d’images. Rengaine, c’est en été, mais je l’ai aussi en hiver. On a vu tellement de films labelisés n°5, moi, j’ai fait un film 7-5: un film parisien où t’as pas besoin de porter du Chanel pour faire ton plan. Pendant neuf ans, j’ai cherché des mécènes et je n’ai vu que des miskins, des pingres, des producteurs qui ne mettaient pas un sou. Les films à l’arrache ne les intéressaient pas. Mais regarde aujourd’hui, frère… Regarde où je suis, où est le film à l’arrache!

Le film est assez surprenant, voire courageux,ray ban pas cher. Tu dénonces avec humour la culture frère l’homophobie,gianmarco lorenzi pas cher, l’antisémitisme…

Rengaine, c’est regardons-nous en face. Arrêtons de dire que c’est toujours le François qui nous veut du mal à nous les Maures. Ma mère est renoi, mon père est rebeu, donc j’ai connu tout ça, les conflits de communautés, je sais ce que le renoi va dire et je sais ce que le rebeu va dire, ils ne peuvent pas me la faire à l’envers. Et l’humour, on n’a que ça pour rester droit. Au bout d’un an de tournage, Stéphane Soomongo me dit connais pas Cassavetes? Et moi, je dis c’est qui? Et je découvre Cassavetes, Shadows, et je me dis que j’étais déjà dans une sorte de vérité. Moi, j’étais influencé par le Dogme de Lars von Trier, qui faisait des qualités de mes handicaps. Je ne m’identifie pas aux références bankable du ciné et eux ne s”intéressent pas à moi. Il y a le ciné bankable et le ciné bancal,J créer un truc qui reste, et le bancal, il a du charme,gianmarco lorenzi pas cher. A la Quinzaine, la projection était magique, à la fin, je me mordais la lèvre pour ne pas pleurer. Edouard Waintrop a été extraordinaire de s’engager pour ce film pirate. La Quinzaine a été la plus belle des maternités. Quand tu penses qu’il y a eu Godard, Cassavetes à la Quinzaine, et moi je suis là, sans un euro. La lumière a jailli grâce à Edouard Waintrop. Il fait partie des rencontres importantes de ma vie, avec Peter Brook, Siegfried, Mano Solo,sac longchamp pliage pas cher, Christophe Rossignon J’aime dire merci, j’ai été éduqué comme ça.

Comment vois-tu l’évolution des quartiers depuis l’époque où tu y as grandi?

Les choses se sont détériorées en vingt-trente ans. C’est un séisme, il faudrait un sismologue pour analyser l’étendue des dégâts. On a perdu la base de tout, le respect. Ma génération, il y avait un père, on avait peur et on avait honte de nos conneries,gianmarco lorenzi. Cette peur et cette honte n’étaient pas que négatives, elles aidaient à ne pas déborder, elles empêchaient de nuire aux moustaches de ton père,oakley pas cher, à respecter le nom de ta famille. Avoir un nom propre, c’est important. Aujourd’hui, on salit les noms propres. Et on en arrive à ce qui s’est passé à Echirolles. Comment on en arrive à massacrer de jeunes enfants, à massacrer des frères,gianmarco lorenzi? Aujourd’hui, on est dans le plus pour le plus. Travailler plus, gagner plus, tuer plus pour tuer plus, le plus du plus du pire. On a perdu l’humanité de base.

Je ne veux pas non plus faire la morale àdeux balles. L’épanouissement ne se fait pas tout seul, ni en meute. Il se fait souvent à deux, en étant amoureux. S’empêcher d’être amoureux, c’est s’empêcher de grandir. Empêcher l’autre d’aimer, c’est l’emprisonner. Je pense aux sœurs des quartiers, j’espère qu’elles verront Rengaine et qu’elles se diront qu’elles ont le droit d’aimer qui elles veulent et qu’elles le revendiqueront. J’entends beaucoup d’histoires de frères qui font des descentes en Allemagne ou en Espagne pour aller se Quand il n’y a plus de communication, de langage, d’élégance du verbe, il n’y a plus d’humanité, et on est obligé de payer pour avoir un semblant d’amour. Les vrais bonhommes, ce sont ceux qui acceptent d’aimer et d’être aimés. C’est ce qui manque aujourd’hui en banlieue, et quand les mauvaises interprétations de la religion s’y mêlent Il y a aussi un manque de connaissance de la part des médias, qui déforment, ou amplifient maladroitement. Il faudrait mettre les humains ordinaires à la une, pas le millionnaire du foot qui ne va rien lâcher à une petite assoce de son quartier. Je pense à certains collectifs qui se filment en fisheye et chantent vas-y, la vie de ma mère… Après, quand tu vas filmer les gamins, ils partent au quart de tour vas-y, la vie de ma mère et tu te dis Les clichés nourrissent les clichés et les médias, même bien intentionnés, ont fait du mal. Moi, j’essaye toujours d’être à côté de là où on m’attend. Les médias, c’est une loupe, et les mecs se voient la-dedans. Mais mille choses expliquent les problèmes des quartiers. Le mec qui est diplômé et qui trouve pas de taf, la maman qui peut plus payer le loyer et accepte l’argent du deal de son fils, le gamin qui galère à l’école et qui croit qu’il va devenir rappeur Les mômes, à peine 15 ans, ils veulent déjà avoir un vécu. On est dans l’ADSL de tout.

Ton film et ton parcours ne sont-ils pas une preuve parmi d’autres qu’on peut sortir par le haut de la cité sans forcément être Zidane?

Mes potes me disent que mon film sort, mais ça ne me fait ni chaud ni froid. Moi, j’ai accompli mon truc, mon karma est aujourd’hui loin du film. Rengaine fera sa vie et quoiqu’il arrive, il est là! Je suis libre, personne ne va me tenir sur des fausses idées. On ne peut pas m’attraper, frère.

Tout ce qu dit est tellement nécessaire. C vrai que quand on est métis on a une sorte de regard omniscient, et je me reconnais tellement la-dedans. On est entre-deux. On a aussi beaucoup de choses a dire, a montrer. J tellement discuter avec lui, c tellement rafraîchissant de voir un mec parler d du monde d de manière si personnelle et passionnée.

Aussi je tiens a le dire parce que c important. J lu une interview de Zadie Smith ou elle avouait que pendant son interview avec Jay-Z ils n pas le droit de jurer, ou d un certain language.

Tout ça pour dire que j lu une interview de Djaïdani dans le Monde et ici aux Inrocks, et celle super intéressante dans Next avec Assayas et ça fait plaisir de voir son parler rendu sans édition. Sans le modifier pour une certaine audience (c ce que zadie smith reproche au NYT)

Merde elle fait vraiment plaisir a lire cette interview. ÇA FAIT TELLEMENT PLAISIR DE VOIR DES GENS PASSIONNÉS PARCE QU FONT AAAHHH ET QUI NE SONT PAS DES CYNIQUES DE MERDE AVEC UNE VISION DU MONDE QUI DONNE ENVIE DE SE JETER DANS LE SOLEIL. MERCI.

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