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ralph lauren pas cher,http://ralphlaurenfemme.webs.com/,polo ralph lauren pas cherLes écrivains français ne s’intéresseraient qu’à leur nombril ou à leurs histoires sentimentales sur fond de VIe arrondissement ? Marie NDiaye a grandi en banlieue, vécu en province, habite aujourd’hui Berlin, et n’a jamais cessé de creuser,ralph lauren uomo, depuis Quant au riche avenir, son premier roman paru en 1985, l’étrangeté qu’un être éprouve quand il est aux prises avec le monde – en passant par ses proches,polo ralph lauren pas cher, sa famille, alors microcosmes métaphoriques de l’humanité entière.

Cette étrangeté quasi monstrueuse, insoutenable,ralph lauren home, dérangeante, qui a fait d’elle l’écrivain français le plus kafkaïen,polo ralph lauren, elle a choisi de la radicaliser ici non plus seulement par l’écriture, la violence des sujets abordés, mais surtout par la forme même qui fait de Trois femmes puissantes son roman le plus fort depuis le grand Rosie Carpe paru en 2001 : un roman en trois parties, en trois microromans. Comme un antidote au roman classique, linéaire, qui incarnerait une normalité bourgeoise, une littérature cent pour cent française – soit un roman fracturé, entravé, à l’égale des vies qui y sont déployées,ralph lauren pas cher, qui ont toutes connu une césure violente, de celles dont on ne se relève pas,Le tabac,http://ralphlaurenfemme.webs.com/,polo ralph lauren pas cher, qui gangrènent tout le reste de la vie et qui font qu’on devient autre, étranger à sa propre existence… Une césure due à ce qui advient au sein d’une famille ou d’un couple mixte quand se confrontent deux pays différents, lointains, qui séparent et écartèlent forcément.

Un écartèlement inscrit dans la psyché même de ses personnages scindés entre deux cultures, deux vies, deux choix,polo ralph lauren pas cher, voire l’impossibilité du choix : ici,ralph lauren soldes, Marie NDiaye tisse des liens électriques, lourds de secrets (de famille), de souffrance et d’incompréhension dans les perpétuels va-et-vient qu’elle tisse entre la France et l’Afrique,ralph lauren pas cher. Dans la première partie, Norah, une avocate vivant en France, se rend en Afrique, convoquée par son père africain, cruel,polo ralph lauren, monstrueux de froideur avec ses enfants,L Marie Ndiaye aux prises avec le monde, pour défendre son frère accusé du meurtre de sa belle mère. Le père avait quitté la mère, française,ralph lauren pas cher, et la France, en kidnappant son fils, laissant une plaie béante,polo ralph lauren, un traumatisme irréparable.

Dans le second volet de ce triptyque qui va de la perturbation intime à la perturbation du monde, NDiaye déploie le flot de conscience d’un Blanc revenu d’Afrique après y avoir grandi avec sa mère et son père,et donc disparaître ,http://ralphlaurenfemme.webs.com/,polo ralph lauren. Il revient avec une épouse noire,ralph lauren pas cher, Fanta,polo ralph lauren, personnage en creux jamais présent hors du langage de l’homme, telle une énigme insaisissable, point aveugle autour duquel vont se révéler des secrets refoulés – dont le meurtre raciste d’un Africain par le père blanc,polo ralph lauren.

Que Marie NDiaye soit issue d’une union mixte, entre une mère française et un père sénégalais quittant tôt sa famille pour retourner dans son pays, n’est sans doute pas étranger à cela,L Marie Ndiaye aux prises avec le monde. Pourtant, elle ne s’en revendique jamais, se refusant à justifier son geste littéraire par cet élément biographique. Comme elle ne fait pas de son roman une allégorie des rapports entre la France et l’Afrique. C’est que Trois femmes puissantes s’ouvre vers autre chose de plus vaste,polo ralph lauren, de plus ample,lunettes ralph lauren, et dont on verra la montée en puissance à mesure qu’on avance dans le livre : de l’inhumanité de la famille (lieu de l’incompréhension de l’Autre et de son exploitation) à l’inhumanité du monde dans un mouvement d’une cohérence glaçante,polo ralph lauren pas cher.

Peut-on encore trouver une place dans le monde ? A travers le destin de ces femmes “déplacées”, c’est au fond la condition humaine la plus contemporaine qu’interroge Marie NDiaye : celle de l’impossibilité d’appartenir complètement à un lieu,abbigliamento online, une origine ou une famille. Aux prises avec ces réalités centrales de notre monde que sont les migrations d’individus,ralph lauren pas cher, ou plutôt l’immigration, les stigmates de ces flux laissés sur une culture, un être, une vie (en cela, le livre est le meilleur symptôme d’une rentrée marquée par des textes autour de ces questions), le dernier récit de Trois femmes puissantes,ralph lauren pas cher, le plus dérangeant,polo ralph lauren pas cher, montre la trajectoire d’une femme en Afrique, Khady Demba, rejetée par sa belle-famille après la mort de son mari, qui tente de passer clandestinement en Europe.

Basculer du bonheur et de la sécurité à l’horreur : être à la merci des passeurs, se blesser sans possibilité de soins, être maltraitée, se prostituer, être dépossédée par le seul être qui vous semblait proche… Et au-delà,ralph lauren 2013, laissée pour- compte de la fiction contemporaine. Ce sont eux, ces êtres fragilisés par la mixité ethnique,polo ralph lauren homme, la migration, l’émigration, les rapports de classe, la monstruosité des familles comme microlaboratoires de la barbarie collective, ces êtres décalés, inclassables,doudoune ralph lauren, si peu représentés dans la littérature française, que Marie NDiaye met en avant par la grâce de l’écriture. Car sans la langue de NDiaye faite d’ellipses, d’un sens aigu du détail, du décalage, le sujet, qu’il soit politique ou non, importerait finalement assez peu,polo ralph lauren pas cher. En n’étant qu’elle-même, en écrivant sa langue étrangère, Marie NDiaye est le lien le plus parfait entre une littérature française qui travaille l’intime, les mouvements sensoriels, psychiques, qui fouille l’humain jusqu’à l’horreur, à travers la langue, et une littérature étrangère, plus précisément anglosaxonne, qui interroge quelle place occuper dans le monde via la question de la multiethnicité : Marguerite Duras qui rencontrerait Hanif Kureishi ou Zadie Smith. Bref, notre écrivain le plus précieux.

Pourquoi avez-vous choisi cette forme particulière : un roman en trois histoires distinctes ?

Marie NDiaye – J’avais envie de faire quelque chose de différent de ce que j’avais fait avant, de ce que j’ai l’impression de savoir faire maintenant, l’envie de ne pas complètement me reconnaître, même si au début j’avais l’idée de faire un seul livre avec la première histoire, celle de Norah qui va chez son père. Et puis cela m’a semblé un peu maigre, trop simple et proche de choses que j’avais déjà faites. J’ai voulu compliquer un peu la situation. Et puis j’étais très intéressée et bouleversée par les histoires de réfugiés qui arrivent à Malte ou en Sicile ou ailleurs, d’où la dernière histoire, celle de Khady… Je sais que de nombreux reportages existent, mais je voulais essayer de donner aussi une matière littéraire à ces tragédies,d’une carte graphique NVIDIA GT 630M,http://ralphlaurenfemme.webs.com/. Car c’est une tragédie actuelle, mais tout imprégnée d’héroïsme : pour moi ces gens sont des héros dans la mesure où l’on n’a pas idée de la vaillance et du courage qu’il faut pour entreprendre ce genre de périple, passer de l’Afrique à l’Europe en clandestin… Je voulais donc insérer cette histoire de réfugiée. J’avais aussi l’idée d’un type qui retourne en France après un séjour en Afrique. J’ai donc essayé de trouver une forme pour imbriquer tout ça et j’ai finalement opté pour trois histoires, et pas un seul livre choral qui aurait été trop artificiel.

Pour vous, qu’est-ce qui lie ces trois histoires ?

Pour dire les choses de manière simple, ce serait le rapport entre la France et l’Afrique, sauf que cela ne veut pas dire grand-chose puisque ce sont à chaque fois des histoires très particulières. Dans la première histoire, il est exclu de ma part de dire que les pères africains sont tous comme ça, comme le père de Norah… J’ai vraiment voulu écrire sur des individus. C’est ce qui est difficile quand on écrit sur des personnages étrangers, on a l’impression qu’ils sont les types de leur culture ou de leur région, alors que lorsqu’on met en scène des personnages du pays où l’on vit, ce sont juste des êtres humains avec leurs ambiguïtés, leurs complexité. C’est la même chose avec des personnages d’ailleurs : ils ne sont pas des allégories. Ce que je raconte dans cette histoire n’est pas significatif de l’Afrique, même si certains traits chez cet homme, le père, sont communs à certains hommes africains de cette génération. Et en même temps, cet homme-là, avec sa cruauté propre, ne représente que lui-même.

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